Après plusieurs jours de traque,
l'homme suspecté d'être le tireur de BFMTV, Libération et la
Société Générale, a été arrêté mercredi 20 novembre vers 19h,
à Bois-Colombes. Retrouvé dans un état comateux dans un parking
souterrain, il s'appelle Abdelhakim Dekhar. Il a été confondu par
son ADN.
A la fin des années 90, il a été
condamné à quatre ans de prison dans l'affaire Rey-Maupin pour
avoir fourni une arme. En octobre 1994, la course poursuite des
protagonistes avait fait 5 morts : un chauffeur de taxi, Maupin
lui-même et 3 policiers.
Lors d'une conférence de presse jeudi
peu avant midi, le procureur de Paris, François Molins a annoncé
qu'Abdelhakim Dekhar était placé en garde à vue pour tentatives
d’assassinats pour les trois attaques du hall de BFM-TV, de
Libération et de la Société générale de la Défense, ainsi que
pour faits d'enlèvement et séquestration lors de la prise d'otage
d'un automobiliste entre Puteaux et les Champs-Elysées. Il sera
soumis à une expertise psychiatrique pour déterminer les raisons de
ses agissements, a précisé le procureur.
César, le jeune assistant photographe
de 23 ans, blessé au thorax et à l’abdomen par le tireur dans le
hall de Libération, a été un moment entre la vie et la mort.
Heureusement, aujourd’hui il va mieux. Selon l’hôpital de la
Pitié-Salpêtrière, il a pu être réveillé et sevré de
ventilation artificielle mais reste en réanimation pour une
surveillance clinique. Nicolas Demorand, directeur de publication de
Libération, a déclaré ce matin : Je pense à César et à sa
famille. Je suis très soulagé aussi par rapport à eux avant
d'ajouter : César, je l'ai vu, je lui ai parlé, il va bien. C'est
un garçon qui est définitivement maintenant du côté de la vie.
Abdelhakim Dekhar est actuellement
entendu par la police. Dans ses écrits, il dénonce un complot
fasciste qui viserait à faire revenir le fascisme à travers
l’action des banques, la gestion des banlieues et le rôle des
médias payés pour faire avaler le mensonge à la
petite cuillère. Selon Emmanuel Gouert, journaliste à
iTélé, il a été transféré dans les locaux de la police
judiciaire, au 36 quai des Orfèvres à Paris.
Le président de la République
tient à saluer l'efficacité des services de police et de justice
qui ont travaillé sans relâche pour l'arrestation de l'auteur
présumé des agressions perpétrées à BFMTV et au journal
Libération, a indiqué un communiqué de l'Elysée. Le Premier
ministre a adressé toutes ses félicitations aux personnels de
police et aux magistrats qui se sont mobilisés sans relâche depuis
lundi. Jean-Marc Ayrault a réaffirmé son soutien à
l’ensemble des victimes de ce drame.