jusqu'au 30 novembre 2012 à Bastia : Expo Patrick chauvel, rapporteur de guerre

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Un chat de religion indéterminée fuit les combats entre Chrétiens et Musulmans, centre ville de Beyrouth, Liban, 1984

Patrick chauvel, Rapporteur de guerres, du 25 octobre au 30 novembre 2012 au Centre culturel Una Volta,  Arcades du Théâtre, rue César Campinchi à Bastia. Du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 20 h, mercredi de 9h à 20h et samedi de 9 h 30 à 12 h 30 et 14 h 30 à 19 h 30. Entrée libre

Le photojournalisme au XXIe siècle, son rôle et sa place dans l’histoire… De l’information à l’exposition

Marcel Fortini, directeur du Centre Méditerranéen de la Photographie :

Nous avons tous en mémoire des photographies qui ont marqué l’histoire comme celle du combattant espagnol photographié par Robert Capa pendant la guerre d’Espagne, ou encore celles du débarquement de juin 1944 à Omaha Beach, les images des camps de concentration et de la Libération, le grand reportage de William Eugène Smith sur Minamata et les dégâts causés par la pollution au mercure, l’engagement d’Henri Cartier-Bresson pour “l’instant décisif ”, les reportages de Raymond Depardon sur la politique ; plus proche de nous le reportage d’Olivier Laban-Mattei sur le tremblement de terre en Haïti en 2010, les images de la bataille d’Alep (Syrie, 2012) de Laurent Van Der Stockt. La liste est sans fin.

Aujourd’hui, la donne a changé avec l’arrivée de la photographie numérique, des caméras de la télévision, des téléphones portables, de la toile, de facebook, twitter et wikileaks... L’instant entre le moment où l’événement a lieu et sa transmission au public est quasiment immédiat. Les supports ont changé et se sont multipliés sous toutes les formes ; la place accordée par les magazines au photojournalisme se réduit à une peau de chagrin. Et pourtant des hommes et des femmes s’engagent toujours pour nous informer, pour témoigner et relater un événement avec des images.

Comment devient-on photojournaliste aujourd’hui ? Quelles sont les motivations ? Sous quelles formes restituer l’information à l’heure où le photojournalisme se retrouve sur le marché de l’art, dans les galeries et les musées, coincé entre éthique et esthétique, entre devoir de mémoire et travail de mémoire ?

La question de la transmission se pose : comment la jeunesse reçoit-elle les images qui écrivent et/ou décrivent le monde qu’ils retrouveront dans les manuels d’histoire ? Alors que la grande tradition du photojournalisme est de prendre le temps pour traiter un sujet de la façon la plus juste possible, les médias sont engagés dans une course effrénée à l’information et entretiennent l’appétit des jeunes et des adultes à voir toujours plus d’actualité sans discernement.

C’est parce qu’il existe aujourd’hui une volonté qui consiste à remplacer le reportage par l’illustration que nous nous devons de redéfinir des repères d’authenticité et d’engagement qui marquent la rencontre entre le photojournalisme et le jeune public.