Centrafrique : l'opération militaire française a commencé

Depuis le renversement du président Bozizé par la Séléka* en mars, la république de Centrafrique se trouve entre les mains de bandes armées rivales.

Pris dans un engrenage de violences communautaires et inter-religieuses entre chrétiens et musulmans. Le pays est maintenant au bord de la guerre civile.

Le conseil de sécurité de l'ONU a accordé hier un mandat à la France pour intervenir militairement en Centrafrique.

L’opération a commencé et les patrouilles de l'armée française ont renforcé leur présence à Bangui, a déclaré le ministre française de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Une compagnie de 150 hommes est arrivée de Libreville hier soir et aujourd'hui un détachement d'hélicoptères sera sur zone, a-t-il indiqué. Un millier de militaires français devraient être présents à la fin de la semaine. Leur mission est d'épauler la force africaine (Misca) afin d'assurer une sécurité minimum nécessaire à toute intervention humanitaire et d'établir des itinéraires protégés en direction l'hôpital.

Selon l'AFP sur place, la capitale ressemblait à une ville morte, les rues étaient totalement vides en début de matinée et la quasi totalité des commerces restaient fermés.

La veille, des groupes armés sont à l'origine de violents affrontements dans les quartiers nord de Bangui. Les forces de sécurité de l'ex-Séléka* au pouvoir ont riposté. 54 cadavres ont été rassemblés dans une mosquée du centre-ville. 25 corps gisaient abandonnés dans les rues voisines. Ils portaient des marques de blessures à l'arme blanche ou des traces de balles. A l'hôpital communautaire de Bangui, Médecins sans Frontières (MSF) avait recensé 50 morts.

*Séléka : coalition hétéroclite à dominante musulmane à l'origine du renversement du président François Bozizé. Le leader, Michel Djotodia l'a dissoute puis intégré une partie des combattants dans les nouvelles forces de sécurité.