En Somalie, vendredi 26 juin au matin, des
dizaines de soldats de la force de l'Union africaine ont été tués par les
islamistes shebab.
Ils ont affirmé s’être
emparés d’une base située sur la route reliant Mogadiscio à la ville de Baïdoa,
avoir saisi des armes fait des dizaines de morts et assuré que leur drapeau flottait
désormais sur les lieux. Un jour
heureux pour la nation musulmane, a salué Ali Mohamud Rage, leur porte-parole.
L’attaque a eu lieu à une centaine de
kilomètres au nord-ouest de Mogadiscio, contre un contingent de l'armée
burundaise : une centaine de soldats burundais, appartenant à la l’Amisom.
Des habitants ont rapporté que le raid a commencé par une attaque-suicide à la
voiture piégée sur l’entrée de la base, avant que des dizaines de miliciens
armés de mitraillettes et de lance-grenades ne donnent l’assaut.
Les
combats ont été les plus violents jamais observés dans la zone, les combattants
shebab ont pris complètement le contrôle de la base et tué de nombreux soldats,
a déclaré Alinur Mohamed, chef du village de Lego. Des témoins ont parlé d’au
moins 50 morts mais la région est difficile d’accès et aucun bilan officiel n’a
encore été établi.
Un autre chef local, Ahmed Bulle, a
raconté que s shebab avaient entièrement pris le contrôle de la zone et
certifié avoir vu des insurgés piller les lieux. Il y a de nombreux cadavres, la plupart d’entre eux portent des
uniformes, le bilan pourrait être supérieur à 50 morts, a-t-il témoigné. S’il était confirmé, ce serait l’un des plus
meurtriers de ces dernières années contre l’Amisom qui comporte 22 000 hommes.
La force de l’UA est présente en Somalie depuis 2007 afin d’assister les
autorités somaliennes contre les Shebab. L’Amisom a condamné l’attaque et
confirmé des pertes humaines, sans plus de détails. Maman Sidikou, chef du
contingent burundais a cependant assuré que cela n’entamerait pas (la)
détermination à continuer de soutenir le gouvernement et le peuple somalien
jusqu’à ce qu’ils soient libérés du terrorisme.
Le lieutenant colonel Paul Njuguna, un autre
porte-parole, avait précisé que les combats avaient duré plusieurs heures et
que des renforts avaient été envoyés sur la base.
A la tête d’une insurrection armée
depuis 2007, les islamistes ont depuis été chassés de la plupart de leurs
bastions des centre et sud somaliens mais ils conservent cependant le contrôle
de larges zones rurales et multiplient les opérations de guérilla, notamment
contre les cibles institutionnelles, intensifiant leurs actions durant le ramadan.
Les dépouilles mortelles de soldats
burundais tués sur le champ de bataille en Somalie sont arrivées ce samedi à
l’Aéroport International de Bujumbura vers 13h. Le colonel Gaspard Baratuza,
porte-parole de l’armée déclare que les informations à sa disposition concernent
spécifiquement les soldats tués. Cependant des sources proches de l’armée
parlent d’un nombre plus élevé de tués, voire des militaires pris en otages.
Dans tous les cas, le porte-parole de l’armée confirme l’intensité des combats
à Mogadiscio. L’armée burundaise a déjà subi beaucoup de pertes en Somalie. Ce
24 juin, au moins 6 personnes ont ainsi encore été tuées dans la capitale
somalienne dans un attentat-suicide au véhicule piégé, revendiqué par les Sebab
et visant un convoi de l’ambassade des Émirats arabes unis.
Début 2011, le contingent burundais
avait perdu plus de 40 hommes en à peine 2 semaines dans une offensive lancée
par le gouvernement somalien et l’Amisom à Mogadiscio contre les shebab. Les
insurgés détenaient alors plusieurs positions clés dans la capitale. Ils en
avaient été délogés en août suivant. En octobre suivant , les shebab avaient
exhibé dans la banlieue de Mogadiscio des dizaines de corps de soldats
burundais à la suite de violents combats dans la capitale.