Italie : la démission de Berlusconi

La tempête économique sur la zone euro qui frappe désormais l'Italie a marqué la fin de Sylvio Berlusconi. Le premier ministre, tristement célèbre, a été contraint de démissionner samedi soir.

Pendant son dernier conseil des ministres au Palais Chigi, siège du gouvernement, des manifestants ont lancé : Démission! Démission!, Rentre chez toi!, Bouffon! Bouffon!…

Il a remis sa démission au président Giorgio Napolitano avant de quitter le palais présidentiel du Quirinal assiégé par une foule en liesse hurlant des insultes  : Mafieux!, "Bâtard", "Va te faire f...!.

Primavera, primavera, chantaient certains manifestants… Les cris des Italiens n'étaient pas sans rappeler ceux qui ont accompagné les sorties des dictateurs arabes conspués en Tunisie et en Égypte.

De plus en plus contesté et mis en cause dans plusieurs procès et scandales, pas seulement financiers…

Il cavaliere, entré en politique en 1994, avait dirigé la droite pendant 17 ans et présidé aux destinées de l'Italie durant dix ans.


Nous sommes tous très contents, on n'en pouvait plus de ce personnage qui a toujours agi pour ses intérêts personnels. L'Italie se dirige vers un avenir meilleur, a conclu un employé de 50 ans, plein d'espoir.

A Milan aussi, des opposants à Berlusconi réunis sur la place du Duomo, devant la cathédrale, ont applaudi la nouvelle et débouché des bouteilles de champagne en entonnant l'hymne italien accompagnés de concerts de klaxons. Comme à Rome, la foule agitait des drapeaux italiens vert-blanc-rouge.

M. Berlusconi conserve toutefois quelques fans inconditionnels qui l'ont applaudi lorsqu'il est parvenu au seuil du Palais Grazioli, sa résidence privée : Il est unique, inoubliable. Il n'y a personne à la hauteur,déplorait un ouvrier de 25 ans. On se sent orphelins  ! confirmait une groupie de 54 ans…

Entre les pour et les contre, l'ambiance ressemblait plus ce soir-là à celle d'un match de football qu'à une révolution…