Bruxelles : le Programme européen d'aide aux plus démunis peut-il être sauvé ?
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Mardi, 20 Septembre 2011 15:11
Actuellement réuni à Bruxelles, le Conseil des ministres européens de
l'agriculture doit impérativement trouver une solution afin de
compenser la perte de financement de l'aide alimentaire pour 2012 et
2013. En effet, le Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD)
devrait être amputé de 400 millions d'euros (75% de son montant) en
2012.
Lancé en 1987 sous l'impulsion du président de la Commission
européenne de l'époque, Jacques Delors, à la suite de l'appel du
fondateur des Restos du Cœur, l'humoriste français Coluche, le
PEAD risque en effet de passer de 480 millions d'euros cette année à
113,5 millions d'euros en 2012.
A l'origine de cela, un arrêt de la
Cour européenne de justice a jugé en avril que ce programme avait été
dénaturé au fil des ans. Les surplus agricoles ont pratiquement disparu.
Ils sont maintenant remplacés par des achats massifs de nourriture,
financés par la Politique agricole commune. Ces achats n'ont rien à voir
avec la PAC et relèvent de la politique sociale, a argumenté la Cour,
saisie à l'initiative de l'Allemagne. Berlin et les pays opposés
refusent en effet que la PAC continue à financer l'aide aux pauvres. Une
majorité d'Etats européens soutient désormais, avec le Parlement
européen, une solution transitoire qui permettrait de maintenir au moins
pour les deux ans à venir le PEAD à son niveau actuel, avant une
réforme en profondeur à partir de 2014, en ayant recours cette fois à
des fonds sociaux pour le financer.
Mais l'Allemagne, le Royaume-Uni,
les Pays-Bas, la République tchèque, le Danemark, et la Suède forment
une minorité de blocage face à cette solution transitoire : Nous n'avons rien contre l'aide aux nécessiteux, mais cela relève de la politique sociale, qui est du ressort des Etats …
En France, La Croix Rouge, les Restos du Cœur, la Banque Alimentaire et le Secours Populaire, brandissent conjointement la menace d'une crise humanitaire. En 2012, dans ces conditions, 130 millions de repas ne pourront pas être distribués en France.
Les
quatre principales associations qui s'occupent quotidiennement des plus
démunis s'alarment et sont confrontées à l'augmentation croissante du
nombre de personnes à qui elles viennent en aide : + 30 % 2010 , +25%
en 2011 soit un total d' 1 million de personnes.