Syrie : répression armée et sanglante à Banias

Des chars de l'armée syrienne sont entrés samedi dans Banias devenu, après Deraa, l'un des foyers principaux de la contestation. Les autorités syriennes qualifient cette ville côtière de centre du terrorisme salafiste et affirment que des groupes armés ont tué des soldats près de cette ville.
Le déploiement de forces militaires à Banias, située sur la Méditerranée, à l'ouest du pays, intervient quelques heures après la menace de nouvelles sanctions brandie par les Etats-Unis au lendemain de la mort de 27 manifestants tués par les forces de l'ordre lors de la journée de défi de vendredi. L'armée est entrée par trois issuesdifférentes et a pénétré dans les quartiers sunnites hostiles à Bachar al Assad mais pas dans les secteurs alaouites, minorité et branche du chiisme dont est issu le chef de l'Etat.

Les habitants disent

entendre d'intenses fusillades et voir des bateaux de la marine syrienne au large de la côte de Banias. Les quartiers sunnites et mixtes sont désormais totalement assiégés. 3 participantes à une manifestation de femmes ont été tuées par balles.


Des manifestations ont été organisées vendredi à l'issue de la prière dans plusieurs villes du pays pour exiger la fin du régime d'Assad. C'est à Homs, la grande ville du centre, que la répression a été la plus sanglante avec 15 manifestants tués.

La sanglante répression contre les manifestants orchestrée par Bachar al Assad a suscité une vague de protestations de la part des démocraties occidentales :
Les Etats membres de l'Union européenne ont voté vendredi un accord imposant un gel des avoirs et des interdictions de visa à une quinzaine de dirigeants syriens.
Les Etats-Unis pensent que les actions déplorables menées par la Syrie contre son peuple requièrent une réponse internationale forte et ont menacé de prendre de nouvelles mesures à l'encontre de Damas.
Depuis le début de la répression à la mi-mars, près de 600 personnes ont été tuées à travers la Syrie, en majorité à Deraa. Le nombre de personnes détenues ou disparues pourrait dépasser les 8 000.