Répression en Syrie : suspension de la Ligue arabe et réactions internationales
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Mardi, 15 Novembre 2011 13:11
Si j'étais à sa place, je quitterais le pouvoir, a dit le roi de Jordanie, dans une interview accordée hier à la BBC. Abdallah II de Jordanie est le premier dirigeant arabe à appeler le président Bachar al-Assad à se retirer. Si Bachar avait à cœur l'intérêt de son pays, il démissionnerait…, il devrait aussi créer les conditions nécessaires pour une nouvelle phase de la vie politique syrienne, a-t-il ajouté.
Deux semaines après l'acceptation sans réserve par le régime de Damas d'un plan de sortie de crise* proposé par la Ligue arabe mais demeuré lettre morte en Syrie, l'organisation a décidé samedi la suspension de la participation du pays à ses réunions, accompagnée de menace de sanctions.
*Décidé le 2 novembre, le plan de sortie de crise prévoyait notamment le retrait des forces armées des villes en proie à la contestation et la libération des manifestants arrêtés.
Suspension de la Syrie mais l'armée attaque les manifestants, journée meurtrière 13 novembre 2011
Selon OSDH, 16 civils et 19 membres des forces de sécurité du régime ont encore péri hier dans la région de Deraa, dans le sud de la Syrie. Les civils ont été tués par des tirs des forces de sécurité. Les membres de l'armée régulière et des forces de sécurité ont été abattus par des déserteurs présumés lors d'affrontements, précise l'organisation. Deux autres civils ont péri lors d'échanges de tirs et de pilonnage aux mitrailleuses lourdes à Jobar dans la ville assiégée de Homs.
Selon l'ONU, le bilan de la répression depuis le 15 mars s'élèverait maintenant à 3 500 morts.
Pourtant, selon le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, le pays se dirige vers la fin de la crise… La réaction de la Ligue arabe constitue un pas dangereux a-t-il déclaré . Les complots ourdis contre la Syrie échoueront… La Syrie paie le prix de ses positions fermes mais elle ne fléchira pas et sortira plus forte, a-t-il ajouté
La Ligue arabe étudie à présent un mécanisme de protection des civils"et souhaite l'envoi de 500 membres d'organisations arabes des droits de l'Homme, de médias et des observateurs militaires dans le pays. Une nouvelle réunion extraordinaire de la Ligue est prévue mercredi à Rabat pour faire le point sur la mise en œuvre du plan de sortie de crise.
Le ministre syrien des Affaires étrangères a indiqué qu'il ne participerait pas à la réunion de Rabat et il se félicite de l'appui de la Russie et de la Chine. Les positions de la Russie et de la Chine que nous remercions ne changeront pas car nous sommes en coordination et en consultations avec eux. Le scénario libyen ne se répètera pas, ce qui se passe en Syrie est différent de ce qui s'était passé en Libye, a-t-il estimé.
Le ministre russe des Affaires étrangères, a jugé incorrecte la décision de la Ligue arabe. La Chine,elle, exhortait la Syrie de mettre en œuvre le plan de sortie de crise, tout en se gardant de soutenir d'éventuelles sanctions contre Damas.
Le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, est au contraire favorable à l'envoi d'observateurs de l'ONU pour aider à protéger les civils.
L'Union européenne a décidé d'étendre ses sanctions contre le régime syrien à 18 personnes, essentiellement des militaires, et de geler des prêts européens en raison de la poursuite de la répression dans le pays.
Les Etats-Unis ont salué un renforcement du consensus contre Assad et les agissements du régime" syrien, après les décisions de la Ligue arabe et de l'UE.
Le secrétaire général de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), Ekmeleddin Ihsanoglu, a prévenu que si Damas ne se conforme pas aux demandes légitimes du peuple syrien et aux appels lancés par l'OCI, la Ligue arabe et l'ONU, elle risque une internationalisation de la crise.
Ceux qui ne sont pas en paix au Moyen-Orient avec leur peuple partiront et ne peuvent les satisfaire partiront…, a affirmé de son côté le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu. Il avait reçu la veille des représentants du Conseil national syrien (CNS), qui rassemble une bonne partie de l'opposition.
Tandis que, Walid Mouallem, le ministre syrien des Affaires étrangère, soutenait toujours que la Syrie est un pays souverain et défendra chaque pouce de son territoire" faisant allusion à une zone tampon à la frontière avec la Turquie.