Dimanche soir, le président Saleh a limogé le gouvernement à l'heure où les défections de responsables se sont multipliées. Des dignitaires religieux et tribaux ont appelé les forces de l'ordre à refuser de tirer sur les manifestants. Ils ont demandé le retrait de la garde républicaine, corps d'élite de l'armée, de Sanaa et le démantèlement de la sûreté publique, la police du régime, au moment où les manifestations ont continué dans le pays malgré l'état d'urgence.La ministre des droits de l'Homme, Houda al-Baan, a annoncé avoir présenté sa démission du gouvernement et du parti au pouvoir, le Congrès populaire général (CPG), devenant le troisième ministre à quitter le cabinet. Le sous-secrétaire du même ministère, Ali Taysir, a pris la même décision.Vendredi; le ministre du Tourisme, Nabil al-Faqih avait déjà quitté le gouvernement, ainsi que le ministre des Wakfs (Biens religieux), Hammoud al-Hattar. L'ambassadeur du Yémen à l'ONU Abdallah al-Saïdi a également démissionné pour protester contre le massacre de vendredi, de même qu'une autre diplomate, Jamila Raja, pressentie pour être nommée ambassadrice au Maroc. En outre, 23 sur 170 députés du parti au pouvoir ont démissionné du Parlement.L'union des écrivains a crié son indignation pour "le spectacle des morts" et en a attribué la responsabilité sur le régime tout en appelant les Yéménites à s'unir face à un "pouvoir qui a perdu toute légitimité".Le patronat, qui n'a que rarement pris ouvertement position sur les affaires publiques, a ajouté sa voix aux critiques du régime, l'Union des chambres de commerce et de l'industrie dénonçant le climat de "corruption et de népotisme qui ne favorise pas les affaires".
A ce moment-là, les funérailles des manifestants tués vendredi réunissaient les foules dans les rues de Sanaa. De la Place de l'Université, jusqu'au cimetière, un cortège massif s'est étiré sans incident Le sang des martyrs ne sera pas versé en vain, criait la foule dans une ambiance surchauffée, en suivant la procession des cercueils portés par des jeunes sur leurs épaules "C'est le président qui a donné l'ordre de tirer", a affirmé l'un des manifestants, qui pensent que le pouvoir a tenté, par une intervention musclée, de mettre fin au sit-in permanent place de l'Université. M. Saleh avait regretté la mort des manifestants et décrété un jour de deuil pour les funérailles. Sans calmer le ressentiment des opposants !Vendredi 18 mars a été journée la plus sanglante de la contestation qui dure depuis le fin janvier.Le Yemen est la seule république de la péninsule arabique, Le président Saleh, est un alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme notamment Al Quaïda.