Syrie : journée de deuil en attendant la réponse d'Assad à l'ONU
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Mardi, 13 Mars 2012 14:00
L'ONU et la Ligue arabe attendent pour ce mardi la réponse du président Bachar al-Assad aux propositions de médiation.
L'opposition au régime a plaidé pour une intervention d'union
militaire internationale et arabe urgente ainsi que pour la mise en
place d'une zone d'exclusion aérienne et à des frappes contre l'appareil
militaire du régime syrien. Mais les chefs de la diplomatie des
Etats-Unis et d'Europe peinent à s'entendre tandis que la Russie et la
Chine sont toujours opposés à toute ingérence.
Le secrétaire général
de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé le président Assad à agir dans les jours
prochains"pour répondre aux propositions de l'émissaire des Nations
unies et de la Ligue arabe, Kofi Annan, pour mettre un terme aux
violences. M. Annan a quitté Damas dimanche à l'issue d'une visite de
deux jours après avoir présenté à M. Assad une "série de propositions
concrètes" en vue d'arrêter le bain de sang. "La mort de civils doit
s'arrêter maintenant", a déclaré à Ankara lundi M. Annan.
A New
York, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé
implicitement la Chine et la Russie à changer de position sur la Syrie,
en demandant à "toutes les nations" de soutenir le plan de la Ligue
arabe pour le règlement de la crise.
Les autorités syriennes "devront
répondre de leurs actes devant la justice" internationale, a estimé
pour sa part le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.
Mais
son homologue russe, Sergueï Lavrov, a jugé que les sanctions
unilatérales, les tentatives pour favoriser un "changement de régime" à
Damas et les encouragements donnés à l'opposition armée constituaient
des "recettes risquées d'ingénierie géopolitique qui ne peuvent aboutir
qu'à une extension du conflit".
Depuis le 15 mars 2011 et malgré
plus de 8500 morts selon l' OSDH, en raison de l'opposition de la Russie
et de la Chine, le Conseil de sécurité a été incapable de s'accorder
sur une résolution condamnant la répression.
"La situation
humanitaire est indescriptible, les habitants manquent totalement d'eau
et d'électricité et les communications sont coupées", a dit un militant.
A Genève, le président de la commission d'enquête internationale sur la
Syrie, Paulo Pinheiro, a estimé que la "situation désespérée" des
civils représentait une "urgence absolue". Il a dénoncé l'accès "limité"
accordé par Damas aux organisations humanitaires, lors de la
présentation de son deuxième rapport sur la Syrie devant le Conseil des
droits de l'homme de l'ONU. Il a souligné que beaucoup de gens étaient
morts "en l'absence de traitement et de fournitures médicales
essentielles. La responsable des opérations humanitaires de l'ONU,
Valerie Amos, a appelé de son côté le gouvernement syrien à plus de
"transparence", espérant qu'une mission humanitaire conjointe démarre
cette semaine.
Entre-temps, sur le terrain, au moins 27 personnes ont péri lundi dans les violences à travers le pays.
Les
cadavres de 26 femmes et 21 enfants carbonisés, égorgés ou poignardés
ont encore été découverts dans les quartiers de Karm al-Zeitoun et
Al-Adawiyé, à Homs. La ville a été reprise à 70% par l'armée après des
bombardements incessants. L'armée syrienne a repris les bombardements
sur les quartiers rebelles d'Idleb au nord-ouest)qui échappent toujours à
son contrôle.
Les militants ont réussi à diffuser des photos d'
enfants à la tête ensanglantée et au visage mutilé. Certaines femmes
auraient été violées avant d'être tuées. selon le militant Hadi
Abdallah, membre de la Commission générale de la révolution syrienne.
Le massacre a vraisemblablement été commis pat les les milices
pro-régime mais la télévision officielle l'attribue à des gangs
terroristes semant le chaos dans le pays, en vue de susciter des
réactions internationales contre la Syrie a accusé le ministre syrien de
l'Information Adnane Mahmoud pour qui le Quatar et l'Arabie Saoudite
sont maintenant des complices ennemis…
Selon l'Observatoire syrien
des droits de l'Homme (OSDH), des centaines de familles ont fui
notamment Karm al-Zeitoun par crainte de nouveaux massacres.
Les Comités locaux de coordination de la contestation ont appelé à une journée de deuil aujourd'hui à travers toute la Syrie.