Brésil : La forêt amazonienne toujours plus sacrifiée à l'appel du profit
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- Catégorie : Changeons le monde
- Publié le Jeudi, 09 Janvier 2014 13:15
Région naturelle d’Amérique du Sud, l’Amazonie recèle l’un des berceaux les plus importants de la biodiversité*. L’Amazonie s’étend sur 5 500 000 km2. Sa forêt est la deuxième plus grande au plan mondial. Ce vaste territoire, considéré comme le poumon du monde, est pourtant menacé : déforestation massive, invasion de l’agriculture moderne et de ses engrais, pesticides et autres toxines ou encore urbanisation croissante. Le capital international sous toutes ses formes détruit la forêt amazonienne. Avec l'appui du gouvernement brésilien, incapable de résister à l'appel du profit à court terme que cela représente. La réduction de la forêt amazonienne continue pour imposer des hectares de soja et des élevages bovins malgré les mesures de protection imposées.
L'agriculture industrielle, première ressource de devises du Brésil s'appuie au Parlement et au Sénat sur les Ruralistes, un groupe de 300 élus, issus de tous les partis.
En mai 2012, le gouvernement a adopté un nouveau Code forestier qui, non seulement réduit les zones protégées au bord des cours d'eau et au sommet des collines et de dispense de reboisement les plus petites parcelles, amnistie également la plupart des délits contre la forêt antérieurs à 2008. Ce test représente une sorte de promesse d'impunité pour les grands propriétaires amazoniens.
Les forêts publiques sont vendues et privatisées. Les posseiros, petits cultivateurs sans titre de propriété, sont expulsés. Ainsi l'État de l'Amapá voudrait vendre la moitié de ses forêts, soit un million et demi d'hectares…
Les 900 000 Indiens vivant au Brésil sont théoriquement protégés mais, en réalité, ils doivent affronter les autorités et la police quand ils tentent de faire respecter leurs droits. Les grandes exploitations convoitent également la zone du Cerrado, une savane tropicale bien arrosée de 2 millions de km2, au sud de l'Amazonie. La région se prête aussi très bien à l'élevage et à la culture du soja sans nécessiter de coûteux abattages. De plus, le Cerrado n'est pas concerné par les chiffres témoignant de la déforestation en Amazonie…
Les fleuves d'Amazonie charrient une bonne partie de l'eau douce du globe et offrent des ressources immenses d'énergie hydroélectrique. Ainsi, les chantiers des barrages géants de Belo Monte ou de Tapajos détruisent des milliers d'hectares. Ils sont susceptibles d'inonder de vastes étendues de forêt. Les exploitants de bois précieux ainsi que le secteur dit de l'économie verte, en brevetant plantes et fruits pour l'industrie alimentaire ou pharmaceutique, font partie des prédateurs de la forêt amazonienne. Parfois même derrières des bannières d'ONG se proclamant écologistes…
Dans Le monde en face sur
France 5 du 7 janvier Carole Gaessler a présenté Indiens
d'Amazonie, le dernier combat, à revoir ici
Laurent
Richard a enquêté sur le sort de la tribu Awa. Il révèle aussi
comment certaines multinationales sont suspectées de revendre ce
bois coupé illégalement. Du bois qui finit dans nos magasins de
bricolage, notamment en lames de parquet…
Colin Firth, acteur britannique, a décidé de porter cette situation à la connaissance du monde. Il y a deux ans, le comédien s’est engagé aux côtés de Survival International, dans une campagne de sensibilisation massive. José Cardozo, ministre brésilien de la Justice, lui répond ici pour la première fois.
Le documentaire témoigne du dernier combat d'une tribu condamnée à disparaître, silencieusement, au cœur de la forêt amazonienne au Brésil. Un combat mené depuis plus de 30 ans par les Awa face à l’industrie du bois et face à des responsables politiques locaux aux mains de puissants lobbies. Encerclée par les scieries clandestines, ils ne pourront bientôt plus se nourrir faute de gibier à chasser, dans une forêt, chaque jour, un peu plus amputée. Irakatoa raconte comment les bucherons ont encerclé leur campement et ont, plusieurs fois, tué des membres de la tribu. L'histoire d'une petite tribu face à un immense trafic… Selon Interpol, il rapporterait plus de 15 milliards de $/an.
*1000 espèces d’oiseaux. 2,5 millions espèces d’insectes. 3000 espèces de poissons, au moins 40 000 espèces de plantes.