Jaux (60) : sans directeur, la jardinerie augmente ses ventes de 7% en un an !
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- Catégorie : Changeons le monde
- Publié le Lundi, 26 Juin 2017 09:22
A la jardinerie Delbard, dans la ZAC Jaux-Venette, le bureau du directeur est vide depuis un an. Et il n’est pas prévu que ça change…
Alors les 18 salariés gèrent tout… eux mêmes.
Le budget annuel, les marges, les dépenses, l’agencement du magasin et même le recrutement sont décidés de façon collégiale.
Et c’est un succès : le chiffre d’affaires a augmenté de 7 % !
Le concept d’entreprise libérée
On s’est lancé sans pression. On a pris ça comme un test, raconte la responsable du pôle manufacturé.
La jardinerie s’est prononcée en faveur du départ du directeur, resté en poste à peine un an. L’idée vient du réseau SICAP qui a racheté le magasin avec 22 Gam‘vert il y a 3 ans. La démarche consiste à leur faire confiance, décrit Cyril Blanchard, directeur général de SICAP. Nous voulions replacer les salariés au centre de l’entreprise car ce sont eux qui la connaissent le mieux, explique-t-il.
Au départ, ils ont accueilli la nouvelle avec un certain scepticisme. C’est un peu comme ouvrir la cage à un oiseau qui n’a jamais connu la liberté, il préfère rester sur son perchoir où il a à boire et à manger, confie Michaël, responsable de l’animalerie. La majorité, habituée à une hiérarchie verticale, n’était pas convaincue : le directeur sert de paratonnerre : si la foudre doit tomber, ce sera sur lui !
A l’usage, les points positifs l’ont emporté. Le trac s’est envolé et les initiatives ont fusé réaménager la boutique cadeaux, d’élargir le rayon terroir local et de créer un rayon textile. Nous n’avons plus besoin d’attendre la décision du patron pour agir, souligne le créateur du rayon reptile à l’animalerie. Un autre a suivi une formation qui lui a permis de se révéler moins timide. Un jeune de 20 ans, soutenu par l’équipe et financé par le budget del’entreprise poursuit ses études en alternance : C’est cool, c’est tellement difficile à trouver, témoigne-t-il en souriant.
L’entraide fait partie du travail
Une responsable n’hésite pas à dépanner sa collègue à la caisse. Il a fallu changer nos habitudes mais tout le monde devient ainsi plus polyvalent. Lors des votes, c’est la majorité qui l’emporte mais chaque voix compte autant. Cela signifie qu’on a tous la même importance…, résume-t-elle. Les salariés de Delbard assurent ne pas travailler plus, mais mieux. Et s’ils ont un problème de gestion, ils peuvent compter sur la coopérative pour les épauler.