Sylvain, le garçon de 15 ans poignardé
par un autre élève est mort vers 4 h du matin ce jeudi au CHU
de Bordeaux où il avait été évacué par hélicoptère après une grave blessure
à la carotide.
L'agression s'est produite mardi 19 mars en fin de
matinée durant un cours de plomberie en classe de seconde au Lycée
professionnel de l'Estuaire à Blaye (Gironde).
L'auteur, âgé de 17 ans, avait aussitôt quitté le lycée. Il
avait ensuite appelé sa famille, qui avait aussitôt pris la
décision de l'amener à la gendarmerie de Blaye, où il a été
placé en garde à vue pour homicide volontaire. ll devait être
présenté au parquet dans la journée. Les gendarmes tentent toujours de comprendre ce qui a pu se passer dans la tête ce jeune, sans antécédent
judiciaire, pour le pousser à commettre un tel geste.
Cependant
selon les premiers éléments de l'enquête, il semblerait qu'il était en
possession d’un couteau au lycée depuis plusieurs jours déjà. Il
a reconnu les faits sans donner aucun mobile ni explication
cohérente. Les autres élèves, très choqués, ont déclaré ne pas
avoir eu connaissance d'une dispute, ou de violences, dans les heures ou les jours précédents, entre
l'agresseur et sa victime.
Une
cellule psychologique a été, bien sûr, mise en place après le
drame pour recevoir les lycéens et les membres du personnel de
l'établissement scolaire qui le souhaitent.
Elle restera le
temps nécessaire,
a indiqué la direction du lycée de l’Estuaire. L'établissement est réputé pour être plutôt épargné par les actes de violence…
Dans la même journée une autre agression s'est produite en région parisienne :
mardi, vers 14h45, un autre
élève de 17 ans a été poignardé
aux abords du son lycée, le LEP professionnel Louis-Armand à
Yerres (91). Ses jours ne sont pas en danger mais il aurait été
frappé plusieurs fois à l'arme blanche au cours d'une bagarre.
L'agresseur a réussi à prendre la fuite et était toujours
recherché mardi soir par la police.
Agressions à l'écoles : 13,6 /1000 en 2011-2012
Selon l'enquête SIVIS du ministère de l'Éducation nationale,
les actes de violences déclarés sur l'année 2011-2012 n'ont que
légèrement augmenté par rapport à l'année précédente. Les
statistiques indiquent que la violence en milieu scolaire concerne
essentiellement des atteintes aux personnes, avec 81 % des
cas. 25 % des établissements scolaires déclarent 73 % des actes
recensés. Le rapport révèle un écart de 4 points entre collèges
et lycées professionnels (19,6 pour 1000) et les collèges généraux et technologiques (15). Seulement 5,5 pour 1000 des violences
se produisent au sein filière générale des lycées.
Selon Eric Debarbieux, délégué ministériel chargé de la
prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire,
qui s'est exprimé dans le Figaro, a rappelé le sentiment
d'exclusion des élèves inscrits en lycées professionnels.
Majoritairement issus de familles modestes et immigrées, ils sont
loin d'y être par choix. Ce n'est heureusement pas toujours le cas
mais nombre d'élèves s'engagent dans ces voies parce qu'ils sont en
échec. Un tri social s'effectue au lycée entre le cycle général,
considéré comme le bon et l'établissement professionnel.
Transformer l'orientation en filière professionnelle en quelque
chose de positif, n'est pas uniquement le problème de l'Éducation
nationale. Le regard de la société française en son ensemble
devrait changer, a insisté le délégué ministériel.