7 février 2019: 2e Nuit de la solidarité à Paris

A l’initiative de la maire de Paris et de Dominique Versini, adjointe chargée de la lutte contre l’exclusion… un recensement des sans-abri est organisé.

Dans le cadre de la 2e Nuit de la solidarité, 1 600 Parisiens, préalablement inscrits et encadrés par 400 professionnels de l’action sociale, partiront des mairies d’arrondissement, ce 7 février de 22 h à 1 h du matin, en petits groupes de 3 ou 4, à la rencontre des SDF de la capitale. Bénévoles et les professionnels proposeront à chaque personne rencontrée de répondre à un questionnaire, anonymement et volontairement : Où pensez-vous passer la nuit ?… Depuis quand êtes-vous sans logement personnel ?, Appelez-vous le 115*? Êtes-vous suivi par un travailleur social ?

Cette maraude exceptionnelle doit permettre un décompte professionnel et exhaustif des sans abri afin de mieux répondre à leurs besoins.

Dans la nuit du 15 au 16 février 2018, 3035 sans abri, dont 12 % de femmes, ont ainsi été recensés au cours de la première édition. Près de la moitié vivait dehors depuis plus d'un an…


Ce soir, les Parisiens qui ne participent pas à la maraude pourront découvrir des centres d’accueil/hébergement des SDF près de chez eux où des débats, concerts, ateliers de création… sont organisés. 

60 organisations et associations sont partenaires de l’opération dont le Samu social, Emmaüs Solidarité, , Secours populaire, Aurore et l'Armée du Salut…

Le principe est une bonne idée, estime Bruno Morel, directeur général d’Emmaüs Solidarité. Cela permet de porter un autre regard sur les personnes à la rue et aussi de prendre conscience de la situation, explique-t-il.

Contribuer à trouver des solutions ensemble : ville, Etat, associations…

Selon Bruno Morel, la mairie a tenu ses engagements en mettant à disposition de l’Etat des locaux lui appartenant pour accueillir des sans-abri, notamment une halte au sein même de l’Hôtel de Ville où résident actuellement 40 de femmes.

Malgré les nombreuses critiques de l'opposition et celles de la préfecture d'Île-de-France l'an passé… la Nuit de la Solidarité est donc reconduite à Paris…

C'est un dispositif qui n'est pas habituel en France, explique Dominique Versini au Figaro. Il est inspiré de projets mis en place à New York, Bruxelles et Athènes. Ce n’est pas une action sociale. C'est un outil d'analyse qui permet de nous guider dans les vrais besoins du terrain, défend-elle.

9 secteurs d'enquêtes supplémentaires parcourus, soit 353 au total. Plus de stations de métro, des parkings, des bailleurs sociaux comme Paris Habitat dont les équipes iront jusque dans les caves et les cages d'escalier…

En 2018, la mairie s'était déjà appuyée sur la RATP et la SNCF. L’APHP avait couvert les services d'urgences des 12 hôpitaux parisiens et l'Unité d'assistance aux sans-abri avait prospecté les bois de Boulogne et de Vincennes.

En 2019, des agents de la ville effectueront le recensement à travers 20 parcs et jardins ainsi que sur les talus du périphérique. Mais on ne peut pas y envoyer les bénévoles la nuit, précise l'adjointe. Au matin, ils feront le tour de plus de 300 espaces verts afin de compter les personnes endormies.

D'autres communes organisent désormais des recensements anonymes : Grenoble le 30 janvier et Rennes le 27 février. Montreuil et Berlin, sont, pour le moment intéressées… On les accompagnera dans leur projet, assure l'adjointe.

Au printemps, Paris doit aussi ouvrir la Fabrique de la solidarité pour former tous les Parisiens souhaitant s’engager auprès d’associations. Un lieu où l’on vous donnera les clés pour agir pour et avec les sans-abri ainsi que de contribuer à des projets culturels, indique Dominique Versini.

*numéro du Samu social