Le Grand débat national se termine en Corse

L’ultime séance du Grand débat national a lieu ce 4 avril à Cozzano, un village de montagne à une heure d'Ajaccio en Corse.

Emmanuel Macron est venu échanger avec des élus.

Le chef de l’Etat a déclaré à Corse-Matin qu'il arrivait disponible et volontaire…

Mais les dirigeants Jean-Guy Talamoni et Gilles Siméoni ont décidé de bouder l’événement, qualifié de show de communication par un appel au boycott et à une opération île morte

organisée par la coalition nationaliste Pè a Corsica .STC, le puissant syndicat des travailleurs corses avait également appelé à la grève, pour s'opposer au mépris de l'État français…

Depuis la dernière visite du président de la République en février 2018 qui s'était conclue par un constat de désaccord profond, ils lui reprochent de ne pas entendre leurs revendications, notamment sur l’officialité de langue corse ou le rapprochement des prisonniers.

Et leur invitation à venir les rencontrer à l'Assemblée de Corse, lancée à la dernière minute, a été déclinée par Emmanuel Macron… Une rebuffade !, selon les nationalistes, qui assurent rechercher eux aussi le dialogue.

Problématiques politiques spécifiques de la Corse

Malgré l'absence notable des responsables nationalistes… le président a défendu sa vision pour la Corse dont il a salué la singularité au milieu de la diversité de la France. Il a ouvert le grand débat avec 160 maires présents. Il a loué leur attachement viscéral au dialogue républicain qui parfois s'emporte mais toujours revient … et souhaité un débat libre et utile pour la Corse.

L'Ile de beauté vient d'être marquée par une série d'explosions et de tentatives d’attentats…

Avec Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des Territoires, chargée du dossier Corse, Emmanuel Macron entendait centrer le débat sur les problèmes quotidiens des habitants, plutôt que sur les revendications des nationalistes sur l’autonomie, langue corse obligatoire jusqu'en terminale ou retour des prisonniers détenus sur le continent.

Pour la langue corse, Emmanuel Macron avait déjà annoncé qu'elle deviendrait l'une des spécialités à part entière du nouveau baccalauréat. Quant aux institutions, il estime avoir déjà fait une concession majeure en promettant l'inscription de la spécificité corse dans la Constitution.

Répondant à Jean-Charles Orsucci, maire LREM de Bonifacio, qui l'avait enjoint à trouver les mots de paix et à rétablir le dialogue entre la Corse et l'État. Sinon, Nous irons vers des jours noirs, Monsieur le président…

Emmanuel Macron a affirmé que les Corses méritent mieux que des guerres de tranchées. Il a déploré ne pas avoir entendu de regrets sur l'assassinat du préfet Érignac en 1998, de la part des nationalistes qui risquent de faire bégayer l'histoire,

Ce que Jean-Guy Talamoni a jugé profondément injuste et absurdeAujourd'hui on va refuser de dialoguer avec nous parce qu'il y a eu l'assassinat du préfet Erignac ? C'est invraisemblable ! Un argument dépassé qui ne résiste pas à l'examen, a réagi Gilles Simeoni.

Après dernière étape de ce tour de France des régions engagé le 15 janvier, censé répondre à la crise des Gilets jaunes, l'heure est venue de présenter des conclusions.

La veille, en Bretagne, le président anticipait déjà les déceptions et a affiché son objectif de proposer un nouveau projet national comme une priorité. Emmanuel Macron a averti qu’il ne pourrait pas répondre à toutes les demandes catégorielles et les frustrations !


* La Corse comprend 360 maires : plus de la moitié étaient donc absents…