Paris, Marseille, Lille, Bordeaux… : #Mee Too descend dans la rue !
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- Catégorie : Girl Power…!
- Publié le Lundi, 30 Octobre 2017 10:35
A l’initiative notamment de la journaliste Carole Galand qui proposait sur son blog de faire sortir dans la rue et dans de la vraie vie, #MeToo utilisé sur les réseaux sociaux, des rassemblements étaient organisés ce dimanche 29 octobre à Paris, à Lyon, à Bordeaux, à Marseille à Lille…
Cette mobilisation dénonce le harcèlement et les agressions sexuelles dont sont victimes les femmes et vise à sensibiliser encore un peu plus le public à une situation qui trop longtemps perduré dans le silence. J’ai pensé qu’il fallait plus qu’un hashtag, a expliqué Carole Galand, sur RFI. C’est une bonne chose de se rencontrer, d’être ensemble pour dénoncer les violences sur la place publique…
De plus, tout le monde n’est pas sur les réseaux sociaux, notamment les anciennes générations, qui ont, comme nous, des histoires à raconter… ajoute-t-elle
#MeToo et #Balancetonporc a donné la force de parler
Les premières révélations d’agressions sexuelles visant le producteur américain Harvey, grâce notamment au courage d’Asia Argento, ont fait émerger le hashtag #MeToo sur les réseaux sociaux. En France, de nombreuses femmes ont aussi révélé avoir été victimes d’agressions sexuelles ou de harcèlement sur leur lieu de travail, en utilisant le hashtag #Balancetonporc. S’en est suivi Un raz de marée de témoignages émanant de tous les milieux professionnels et qui bouscule une certaine idée de la gauloiserie à la française…
Une délivrance qui devraient en libérer d’autres.…
C’est normal de s’exprimer pour que les victimes n’aient pas peur de parler. Elles sont victimes. Point, martèle une femme de 45 ans, venue avec ses 2 enfants.
Place de la République, à Paris, aux cris de Ta main sur mon cul, mon poing dans ta gueule ! Au moins 2 500 personnes, des femmes mais aussi des hommes, ont répondu présents pour que la parole des victimes qui se libère sur le web soit aussi, enfin, entendue. La honte doit changer de camp ! résument les banderoles
M…, 51 ans, témoigne de faits qui remontent à 1989. Le patron de l’auto-école où était employée profite de sa situation de mère célibataire pour exercer une pression assortie de harcèlement sexuel. Il insistait pour me raccompagner chez moi, tenait des propos déplacés, tentait de m’embrasser, me mettait la main sur la cuisse. Rongée par la honte elle quitte l’entreprise et n’évoque plus jamais ce harcèlement. J’en ai parlé pour la première fois à l’homme avec qui je suis depuis 4 ans, hier, confie-t-elle.
Une autre, agressée sexuellement par son oncle à 11 ans, elle raconte que sa mère s’être confiée à sa mère qui n’a jamais réagi. avec ses enfants, elle en parle ouvertement et les sensibilise à la question du consentement. J’espère que mon fils (9 ans) grandira dans le respect des femmes. Marlène Schiappa, la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes a d’ailleurs réagi en annonçant qu’un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles serait déposé en 2018. Le texte prévoit de verbaliser le harcèlement de rue, d’allonger la prescription des crimes sexuels sur mineurs et d’instaurer un âge limite une présomption de non-consentement pour les enfants.
Le consentement est une notion essentielle pour que le combat contre le harcèlement ne prenne pas la forme d’une guerre contre les hommes, insistent 2 jeunes femmes de 29 ans : 25 % des couples se rencontrent au travail donc il ne faut pas dire que tout est du harcèlement, précise l’une d’elle Alice, tenant une pancarte J’aime le cul, pas les cons !
Elles sont sceptiques quant au le projet de loi de Marlène Schiappa. Je pense qu’il faudrait faire plus de flagrant délit, comme ce que fait la brigade anti-frotteurs dans le métro. Il y a aussi la façon dont on reçoit les femmes qui veulent parler ! soulignent-elles.
Il faut parler mais il faut surtout être entendue !
Après avoir reçu plusieurs lettres d’un usager de la bibliothèque où elle travaille, qui lui me demandait de venir chez lui pour coucher avec elle, L… a décidé de porter plainte. Elle et n’a pu que constater amèrement le manque de formation des policiers aux questions de harcèlement et de violences sexuelles.
Quand je suis allée au commissariat, le policier qui m’a ri au nez !
Pour lui, cette situation ne justifiait pas une plainte. J’ai seulement pu déposer une main courante… Le harcèlement continu. L… reçoit des images pornographiques, des menaces de viol ainsi que des menaces visant son mari. Elle doit être arrêtée 15 jours par son médecin : J’étais incapable d’aller travailler ! raconte-t-elle. Reçue une seconde fois par les policiers, la bibliothécaire peut enfin déposer une plainte. Satisfaite de voir la parole des femmes se libérer, L… dénonce le manque de réponse judiciaire : l’homme qui m’a agressée a des problèmes psychologiques certains mais il se sentait aussi autorisé à le faire. Dans ses lettres, il me disait qu’il ne risquait rien…