Le viandier de Polpette : une B.D. que ne renierait pas Bocuse

A l'heure où le Français Thibaut Rugerri remporte le Bocuse d'Or à Lyon, redécouvrons un petit chef d’œuvre Gallimard de la bande dessinée sorti en 2011 : « Le viandier de Polpette – tome 1, l'ail des ours » d'Olivier Milhaud et Julien Neel.

Un titre truculent, digne de Gargantua, qui interroge. Ici, il est question de raffinement à la bonne franquette.

Partons en voyage... Polpette, ancien cuistot militaire, s'est installé au Coq vert, un minuscule village imaginaire surplombant une vallée verdoyante, havre de paix éloigné de la guerre. Et depuis, il y fait les beaux jours de l'auberge locale. Polpette régale les papilles des habitants mieux que quiconque, tel le fils du comte, un jeune excentrique mais sympathique, les employés du lieu, et quelques clients de l'hôtel qui ont oublié de plier bagage.

Polpette prépare donc de bons petits plats à l'image de chacun :

des œufs aux foies de volaille pour Fausto, le fils du comte de Sarabanda ; des œufs à l'assassin (!!) ; le sandwich Prego au rumsteak ; la fabada de Pérero... Mais ne dévoilons pas tout.


Pour parcourir Le viandier de Polpette, il faut aimer la viande. C'est une évidence. La viande rouge en particulier. Et les saveurs aillées, marinées, épicées. Polpette ne parle pas beaucoup, c'est un marcheur matinal parcourant la forêt à la recherche des meilleures herbes aromatiques, l'ail des ours par exemple. Comme tout bon chef étoilé. Il semble attaché à Alméria, la tenancière des bains... A suivre dans le tome 2.

Une mode, la B.D. Culinaire ? Peut-être... Le succès des deux premiers tomes d'  A boire et à manger  de Guillaume Long en atteste. Qu'il est savoureux, il est vrai, de se divertir en lisant de bonnes pages tout en salivant. Le dessin... une méthode plus efficace que les émissions TV de concours de chefs pour donner envie à chacun de choisir les bons produits du marché et de faire chauffer ses casseroles…